
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva en visite en France
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a exhorté jeudi Emmanuel Macron à soutenir l'accord commercial entre l'Union européenne (UE) et le Mercosur, mais son homologue français a une nouvelle fois émis des réserves sur l'impact du texte sur l'agriculture française et l'environnement.
Après plus de vingt ans de négociations, la Commission européenne a annoncé fin 2024 la finalisation des discussions sur un accord commercial avec le Mercosur - qui comprend l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay -, mais la ratification du texte au sein de l'UE se heurte notamment à l'opposition de Paris, qui juge le texte inacceptable.
"Je ne quitterai pas la présidence du Mercosur sans avoir conclu l'accord", a déclaré Lula lors d'une conférence de presse à Paris, aux côtés d'Emmanuel Macron, en référence à la présidence de la zone de libre-échange regroupant plusieurs pays d'Amérique du Sud qu'il assurera au second semestre 2025.
"Mon cher Macron, ouvrez un petit peu votre coeur à cette possibilité de conclure cet accord avec notre cher Mercosur. Cet accord ce serait la meilleure réponse que nos régions puissent apporter au contexte incertain créé par le retour de l'unilatéralisme et du protectionnisme tarifaire", a-t-il ajouté.
Le président brésilien, accueilli par Emmanuel Macron pour une visite d'Etat de deux jours en France, s'est également dit prêt à rencontrer les agriculteurs français pour leur expliquer les bénéfices d'un accord.
Emmanuel Macron a cependant réaffirmé son souhait d'"améliorer" le texte.
"Cet accord, dans le moment stratégique que nous vivons, est bon pour beaucoup de secteurs, mais il fait porter un risque pour l'agriculture des pays européens (...). Pour réduire les émissions de CO2, pour préserver la biodiversité, on a interdit à nos agriculteurs d'utiliser des composants (...), mais les pays du Mercosur ne sont pas du tout au même niveau réglementaire", a-t-il dit.
"Je ne sais pas expliquer à mes agriculteurs 'au moment où je vous demande de respecter davantage de normes, j'ouvre massivement mon marché à des gens qui ne les respectent pas du tout'. Ce ne sera pas mieux pour le climat, mais on va complètement tuer notre agriculture (...). On doit améliorer cet accord, on veut travailler pour qu'il y ait des clauses de sauvegarde, des clauses miroir."
(Rédigé par Benjamin Mallet, avec Gabriel Araujo à Sao Paulo et Elizabeth Pineau à Paris, édité par Blandine Hénault)
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